Décembre et la magie de Noël.

De l’extra dans l’ordinaire. Du chaud dans le frette. De la lumière dans la noirceur.
Un joyeux temps des fêtes.

Faites de Noël le songe d’une nuit d’hiver, le plus beau mensonge de l’univers.
Un bobobo bobard pour le bien de l’humanité.

Un subterfuge, refuge de l’enfance.
Souvenirs doux, impérissables pour les uns.
Désillusion ou trahison pour les autres.
Du refuge au déluge de No Well.

Course aux cadeaux, course contre la montre, course contre l’argent.
Donner le change le temps d’une nuit d’hiver, s’y préparer des mois durant.
Compte à rebours, calendrier de l’avent, avant l’entourloupe ultime.

Dans leur hotte, les Pairs Noël, ôtent à la nuit sa réalité pour lui insuffler un élan de beauté.

Mais me semble que l’on a perdu l’esprit de Noël en chemin.
Je ne parle pas du Noël religieux mais du noël païens, traditionnoel, fait de petits riens, d’un soleil invaincu, de l’aurore revenue.

Comme pour de nombreuses fêtes, cela fait longtemps que Noël a capitulé face au capitalisme.
Le Père Noël a perdu son vert sapin, son vert espoir pour arborer son rouge caca, euh coca.
Son rouge mercantile, quand il pousse à l’achat de masse comme un appât de chasse.

Décembre et la magie de No Well.

On s’offre des belles bebelles à poussière plutôt que de la poussière d’étoiles.
On ne sait plus comment créer l’étincelle autrement qu’en achetant un faux semblant d’enchantement par milliers de cadeaux.

On est heureux le temps d’une soirée chimérique mais la vraie magie ne s’achète pas, elle se vit.
Comme une étoile filante, comme un cerf-volant haut dans le ciel, comme un chocolat chaud à la cannelle, comme une musique d’autant, comme ces moments passés ensemble et le temps qui s’arrête. Comme tous ces petits riens qui font les plus grands plaisirs. Et la beauté du monde.

En bons lutins du commerce libre, on devient des pantins du consumérisme.
Faites de Noël le songe d’une nuit d’hiver. Fêtes de Noël, une défaite ! Une frénésie compulsive que l’on transmet avec dégénération. Les enfants enjoués, deviennent des jouets du système. Comment déjouer les règles ? Noël, Noël, No Well.

Et alors que la planète fond comme du chocolat et que d’autres meurent de faim ici ou là-bas, on se gave, comme des oies, de gâteaux, de cadeaux à la noix. On se gâte pour mieux se montrer qu’on s’aime. On n’oublie peut-être que gâter c’est autant, si ce n’est plus, gâcher que choyer.
A-t-on réellement besoin de toutes ces choses ou a-t-on besoin de plus de sens, de plus de rêves, de plus d’amour ensemble ?

Alors petits Pairs Noël, quand nous descendrons du ciel, si on revenait à l’essentiel.

Pour le réveillon, réveillons nos ailes, déployons notre imaginaire.
Plus que jamais nos enfants ont besoin de féérie, d’euphorie, de vraie magie.
Plus que jamais, nous aussi.

De l’extra dans l’ordinaire. Du chaud dans le frette. De la lumière dans la noirceur.
Du Well dans les fêtes de Noël.