Tout en retenue
Dans les airs
Nos petits pois poignent

En suspension
En pointillé…

Sur un fil, sans filet
Éfaufiler l’équilibre
Effilocher… l’impossible

Le vide en contrepied
Ne plus chercher à le combler

Valser à travers son néant
Planer dans nos trous béants
Dans les abysses sinueuses de l’existence
Slalomer

Apprivoiser nos abîmes
Habiller nos gouffres de gouttes
D’eau de vi-de

Faire de nos démons
Des mon’stres et merveilles
Nos montagnes à gravir

De l’amour funambule
Dans une bulle légère
Laisser flâner
Notre bulbe nébuleux
Laisser faner nos erreurs passées

En apesanteur, peser… le pour, s’apaiser
Apposer nos douleurs, y déposer nos lourdeurs

S’évaporer dans l’ancre poreuse
De nos ports d’attache
Même plus peureuse

De l’amour mathématique
Entre physique quantique
Et fraction d’affection
De l’alchimie dans l’équation

Diviser pour mieux r’aimer
Dénominateur commun la douceur

Additionner nos moins pour faire un plus
Tes larmes pour laver mes blessures
Mes failles pour colmater tes fêlures

Faire du beau avec nos p’laies
É-peler nos maux
S’en libérer

D’ l’amour en suspension
Dans une autre dimension
Sans équivoque être équinoxe
Et solstice, être horizon

Pour que l’érosion du temps
Sème la flo’raison des sentiments

Qu’on soit comme une étoile filante continue, contigüe
Un astre filaire qui tisse ses fibres entre nos toiles
Un fil d’Ariane à même nos âmes

Entre électron libre et boson
L’évasion sans la prison

Dans notre galaxie
On pourra rajouter des points à l’infini

J’ai le goût de lire entre tes lignes
De m’tracer une voie lactée dans ton univers

Partir d’un ciel blanc transparent
Inventer nos constellations

S’autoriser à changer de cadre, de carte, de trajectoire
Mais à jamais garder notre cap
Notre capital tendresse l’autre envers l(’)une

On peut-tu
Esquisser de nouveaux pourtours à l’amour
Le colorer de pigments éclatants
Déborder
Créer nos règles du je, du nous, du oui
Nos mots croisés inouïs

Je veux
Qu’on s’electro’cute du regard
Qu’on s’âmerveille de beau
Qu’on se peauaimise, qu’on se touche avec nos bouches et notre langue vertigineuse

J’ai envie
Qu’on se coeur-circuite
Qu’on s’intelect’rise
Qu’on se corpstise, qu’on se tease, qu’on attise nos braises de baisements culottés

J’aimerais
Qu’on sex’quisse une intimité non consensuelle, ô combien sensuelle, à la kiss kiss big bang
Qu’on se particule, qu’on s’élémente sans se mentir, qu’on s’alimente sans se salir
Qu’on se waou, youpeyum, yumi yumi, miniou miniou
Qu’on s’onomatope de doux, de sub’lumineux, de réfléchissant, de magiestueux

On peut-tu
Se lier en déliant nos coeurs
S’attacher sans se ligoter
S’entremêler sans amalgame
Se fondre sans se confondre
En excuses

On peut-tu faire tout ça sans se blesser, se blaser, se lasser
Sans se laisser soi de côté, ni se laisser tomber

Je rêve qu’on puisse se réinventer sans cesse
Renaître dans nos cendres, raviver la flamme au moindre signe de flemme
Être comme ces bougies d’anniversaire qui finissent toujours par se rallumer
Sauf que là, ce serait chanmé
On aurait envie de se laisser brûler les ailes pour briller de plus belle

Viens, on va
Bâtir nos futurs et élever nos enfants
Pas celleux qu’on aura eu ensemble
Celleux qu’on aura su ressusciter
Des naufrages du temps

Et si on laissait pour vrai
Nos scaphandres, devenir chrysalides
Pour que s’animent nos papillons
Pour que s’arriment… nos petits
Points de suspension
<3 <3 <3