Mes mots coulent à flot du bout de mes doigts
Mais en face à face, je reste sans voix
J’ai le syndrome de la phrase blanche
La timidité r’fait surface, je flanche

Le souffle coupé, les idées se dérobent
La pensée se terre de terreur

M’ôter les maux de la bouche
Boucher les fentes
Du bout des lèvres, sur le bout de la langue
Trouver quelque chose à dire ou fuir

Je m’efface dans les blancs
M’engouffre dans un trou noir
Dans mes propres craques, je disparais

J’me réfugie derrière des banalités vides de sens
Masquer en vain ma gêne, me sentir plate en maudit

On dit que le silence est d’or, parfois il est dolore

J’ai été trop longuement confinée dans mon monde
Trop longtemps mon unique confidente

Enfiler un scaphandre, ne plus me fendre
Briser ma bulle de verre, laisser fuser les vers
Sortir de ma coquille, rester dans mon cocon

Ecrire ce que je n’arrive à dire
Éclore pas à page
Quand bien même…
Blanches restent mes phrases

Avril 2020