Quand deux étranger.es se rencontrent, se racontent… entre deux vies, entre deux pays, à quelque part perdu.e.s dans les limbes de l’Atlantique.

Une balade nocturne, une belle nuit d’été. Je sais plus s’il y avait des étoiles ou même s’il faisait doux.
Je sais que la nuit brillait de ta présence, de ton aura.

Un baiser dérobé, effleuré du bout des lèvres… Mes joues pour te cueillir.
Du bout des doigts, nos mains tendues… Tu as touché mon âme.

Cinq jours de découvertes platoniques, de douceurs amicales. Du baume à l’être.
Le temps suspendu, l’espace dissolu.

On était à des wagons lumières du reste et de nous-mêmes. Une parenthèse nantaise.

Puis 3 ans (et demi) plus tard : changement de décor. Québec, l’hiver, le frette.
Une balade nocturne. En fait, faisait pas si frette, juste un peu froid. Encore une fois la nuit brillait, sans lune ni étoiles. La nuit brillait de toi.

Un baiser libéré, délivré sur la rue Dorchester aux portes de l’Anti. Le romantisme à son paroxysme.

Retour vers le futur. Je replonge quelques années en arrière. Le temps qui s’arrête à nouveau, puis qui disparaît. Parce que la nuit a ses secrets qu’elle emporte avec elle… Tu t’es évanoui, tu t’es perdu quelque part dans les limbes entre Nantes et Québec.

Tu as besoin de temps, de recoller tes morceaux, de recoudre ton histoire. Mauvais timing.

Tu n’étais peut-être qu’un mirage. Tout cela n’était peut-être qu’une parenthèse nantaise.
Peut-être que nos âmes ont eu besoin l’une de l’autre à ce moment et que c’était juste ça.

Peut-être que c’était juste ça et dans le fond, ça, c’est déjà beaucoup. Même si le ça doit en rester là, il y a un peu de toi que je garde avec moi. Tu as été plus qu’une apparition, tu m’as donné à voir autre chose. Ni attente, ni regret. C’est peut-être ça l’amour à l’état pur, une sorte de réminiscence de l’enfance.

« Avec toi, ça match ». Tu te rappelles ce carton que je t’avais donné. Récupéré sur une bouteille de jus. C’était pour quoi déjà, la coupe d’Europe de foot, du tennis ? Je me demandais si tu l’avais encore… C’est bête. Qui garde ça un bout de papier de même ? J’ai pas osé te demander.

Peut-être que tu réapparaîtras et si c’est le cas, probablement que je serai rendue ailleurs. On a toujours été en décalage horaire tous les deux. Ce fichu timing. Mais qui sait peut-être qu’à force de se tourner autour du globe, on finira par aligner nos fuseaux et nos méridiens.

Quoi qu’il arrive le ça continuera de briller entre nos deux continents. Il a sa beauté, sa vérité et son importance à lui seul.

Avec un ça et des peut-être, on mettrait Paris, Nantes, Québec… en bouteille et on boucherait tous les limbes océaniques.

Avec un ça et des peut-être.
Un ça… Peut-être.

Janvier 2020