Un petit slam sur l’éloge de la lenteur, l’oraison du lentement :

 

A toutes les personnes qui ont besoin de temps pour déployer leurs ailes
A toutes les chenilles qui cheminent dans leur cocon
A tous nos papillons en gestation

Parfois nos vers zélés peuvent s’avérer errer
Le temps que la métamorph’ose opérer

Une grande quantité de soi(e) est nécessaire avant que la chrysalide éclose
Une bonne qualité de choix sincères pour que s’anime notre p(r)ose

Ça sert à rien, dès les premières lueurs d’vouloir briller
On risque juste à la rigueur de se brûler

 

Dans cette société à grande vitesse où presse et prouesse se font la cour’se
Comment faire de la lenteur sa source ?

Joyeuse ça va lentement…
D’ailleurs, ce Valentin ment

C’est ben beau être amoureuse
C’qui compte surtout c’est nos âmes heureuses
Faire de nos coup de mou, des moues rieuses

Et si je suis à côté de la plaque, souvent en dehors de la track
Toujours fin prête quand c’est trop (de) tare
Un wagon de retard, une trame de décalage
Je suis passée du côté obscur de la force de l’âge

Pourtant mes envies ne s’abstiennent et en vie je m’obstine

 

Dans cette société à grande vitesse où presse et prouesse se font la cour’se
Comment faire de la lenteur sa source ?

Joyeuse ça va lentement
Sinon s’en va le lendemain

Sans l’avoir vécu, restent nos futurs vaincus

Quand la performance perfore mon âme
J’clame ma préférence, je choisis la tolérance
j’en fais (de près) ma référence contre nos tollés rances
C’est pas une doléance même si les maux élancent

Dans l’fond, la floraison tardive
Donnera toujours raison à notre flow hardi

Alors laissons infuser l’essor pour mieux en diffuser l’essence

 

Dans cette société à grande vitesse où presse et prouesse se font la cour’se
Comment faire de la lenteur sa source ?

Joyeuse ça va lentement
Sans valentin.e ou avec

Tisser sa liesse
Unique comme un flocon
Qu’importe le flacon, y aura toujours l’ivresse
Pourvu que le livre laisse percer notre cocon
On raccrochera sans cesse nos wagons

Un wagon de retard comme train de vie
C’est de voir en la lenteur un moteur
C’est de faire de sa boussole interne un mentor
Et du cadran capital un menteur

 

A contre pied, suivre son odomètre personnel
Retrouver sa cadence
Aligner sur les railles sa propre danse
Sur la rame, y raccorder sa trame

Dans cette société à grande vitesse, où presse et prouesse se font la cour
Promesse, j’vais filer à la lenteur d’lamour 

Ta lenteur talentueuse t’attend
Joyeuse ça va lentement