Aux évidences pas si évidentes…

Me semble qu’on s’connait depuis toujours
Qu’ensemble on redessine nos contours
De destin nié en dessein lié

Toi comme une évidence
Mon beau partenaire de danse
Toi comme un imprévu
Dans tout ce n’imp revu

D’un coup de revers
Tu as su m’plaire
Tu as suppléé mon père

A nous deux, pas rabat-joie, on rebat le je’u
On regarde dans les cieux, les yeux
De ce’lui enseveli

Alors tu t’es glissé dans mon lit
T’auras littéralement débordé
Qui l’eut cru, de tout côté
Pour border mes nuits d’étoiles
Comme on brode le vent de voiles

J’ai un fantôme dans mon ventre
Dans mon antre, deux, trois fentes

Tu les tricotes d’invisible
Mon beau partenaire de vi’de

En mon sein sinueux
Ma quête de sang s’insinue
Elle coule dans mes veines et ne tarit
Pourtant vaine et nœuds par nœuds
Tu dévides l’évidence

Les vies dansent nos vides denses

Danse et vie, danse et vie, danse et vie, danse

Evidemment, le vide amant, comme un aimant,
le vide armant ma vie d’a(i)mante

C’est pas dément, non
et ça démonte, ça démonte l’âme

Et l’amour à la mer
S’échoue, s’échine
S’échappent les larmes

Tu me combles autant que tu m’encombres
Mon beau partenaire de l’ombre

J’ai cru un temps pouvoir t’dompter
En faire ma force prompte, mais
Quoi que je fasse
C’est le comble du vide
Plus je te comble, plus je suis vide
Plus tu deviens vorace

Tu es le chat, j’suis la souri
Tu me rattrapes, même quand j’te fuis

Que je rencontre d’autres bras,
T’en as rien à faire
Au creux de ma chair
Tu restes là

Tu aspires tout sur ton passage
Et m’en fais de beaux tressages

Comme dans un Tétris géant
Tu tisses c’te triste néant

Pas la peine d’invoquer les dieux
D’évoquer que ça ira mieux
Grandir sans vieux
C’est la perpète
Pas d’envi’eux
La perte comme père
Une infinie tempête

Qu’aura littéralement débordé
Qui l’eut cru, de tout côté
Pour border mes nuits d’oubli
Comme on brode le vent de pluie

J’ai un fantôme dans mon ventre
Dans mon antre, deux, trois fentes

Tu les enfantes d’inapparent
Sous tes airs de faux semblants

Mes vrai.es partenaires de vie
Tu les défies et je me défile
Tu dévies de l’évidence

Danse et vie, danse et vie, danse et danse et
Vi’de

Dansent les vides